La Spiritualité démystifiée

« Vision univers »  (Hildegarde de Bingen)

« La connaissance sans la sagesse, n’est pas d’une grande utilité,
et il n’est pas de sagesse sans spiritualité. »      (Isabel Allende)

Spiritualité :

                     Spiritualité est aujourd’hui un mot valise, il regorge de sens différents que je me garderai bien d’analyser ici. Je vais prendre spiritualité dans son sens étymologique : grec (pneuma),  puis latin (spiritus). Ils renvoient tous les deux à l’idée de souffle, on dirait aujourd’hui, d’ énergie. La connaissance spirituelle, qui est une connaissance de notre nature (essence) profonde, révèle qu’au coeur de chacun de nous, et en fait de toutes choses, des souffles de plus en plus subtils nous animent, que l’on soit bon ou méchant, savant ou ignorant.

      Nous sommes donc en présence d’une  physique (du grec « phusicos » : la nature, mais aussi le souffle, la vie. Phusicos vient lui-même du sanskrit : « bhu », croître, être…) des souffles subtils.  Dans le voyage spirituel,  on découvre que  ce que ces souffles ont de remarquables c’est qu’ils sont à la fois énergie physique très subtile et conscience ( cf : http://lila-presence-nondualite.fr/letre-conscience-un-recit/ ), et que  ce souffle/être/conscience cherche à se connaître lui-même par lui-même. C’est le connaissant lui-même qui part à la conquête de lui-même. Ramana Mahareshi répondait à ceux qui l’interrogeaient de simplement chercher qui dit « je » en eux. Et Roumi chantait : « J’ai tourné mon regard vers mon regard. » Au début, on peut chercher Dieu hors de nous, mais vient un moment ou comme dit Saint Augustin « Seigneur je te cherchais dehors mais tu étais dedans ».

       Il y aurait ainsi deux physiques. Une première, qui cherche à connaître l’intérieur de l’homme (notre nature) par le biais d’une connaissance toujours plus approfondie de soi-même, et que je nomme la spiritualité. Une deuxième, qui cherche à connaître l’extérieur de l’homme (la nature ), et qui étudie la matière et les énergies comme extérieures à nous, et que je nomme la physique.

 La  physique, une approche scientifique occidentale :

          La physique occidentale est née du mythe, puis elle s’est progressivement séparée de la philosophie notamment de la métaphysique. Au XVII ème siècle, le grand physicien et mathématicien Newton est encore philosophe et alchimiste. La physique est l’héritière de deux grandes traditions : une spéculative qui raisonne exclusivement sur  des concepts et une empirique qui procède par tâtonnement expérimental.

     La démarche scientifique va réunir les deux, et devenir ainsi extrêmement performante. Elle va adopter une démarche hypothético déductive avec expérimentations. Elle commence par des observations avec ou sans matériel d’appoint. De ces observations, elle va formuler des hypothèses et concevoir un système d’expérimentation pour vérifier leurs bien fondés. .L’observation et l’analyse des résultats de l’expérimentation vont engendrer de nouvelles hypothèses et expériences, et ainsi de suite…

     La physique occidentale va utiliser le langage des mathématiques pour exprimer par des équations , ce qui semble être des lois de l’univers. Elle n’est pas une vérité, elle n’est rien d’autre comme dit le philosophe Nietzsche « qu’une description efficace du monde ». Le modèle mathématique et/ou numérique du monde n’est pas le monde. Ce qu’est vraiment le monde quand nous ne l’observons pas, personne ne le sait.

 Démarche scientifique et spiritualité :

          Les neurosciences nous apprennent que notre cerveau fonctionne par observations, hypothèses, essais, évaluations de l’essai, validations ou rejets, nouvelles hypothèses et ainsi de suite. La démarche scientifique de connaissance du monde serait donc  la plus proche de celle qu’utilise le cerveau d’homo sapiens sapiens pour appréhender les choses.

     La démarche spirituelle, en tant qu’elle est une démarche de connaissance, ne procède pas différemment à mes yeux et surtout à mon expérience. Thérèse de Lisieux dit de la foi « qu’elle n’est pas une croyance, mais une expérience » et l’expérience mystique comme toute expérience doit être soumise au tamis exigeant de la discrimination intellectuelle sous peine de vite tomber dans la facilité et la pensée magique. Les représentations intellectuelles, les doutes créatifs doivent à leurs tours être mesurés à l’aune des expériences. C’est ainsi qu’avance un vrai chercheur de lui-même. Sa plus grande différence avec le scientifique moderne c’est qu’il est à la fois l’expérimentateur et la chose expérimentée. Ses hypothèses se font sur lui-même en tant que chercheur/connaissant. C’est lui qui vit les expériences, les observe, les analyse et les valide.

     De même que le chercheur scientifique connait dans son domaine les recherches et les trouvailles qui le précèdent, le chercheur spirituel a à sa disposition toute une gamme de textes et de récits de toutes origines culturelles qui peuvent le guider et l’aider en route. Il peut aussi, comme le scientifique, bénéficier de l’accompagnement et des lumières de chercheurs plus avancés que lui. Le Bouddha enseignait (je le dis avec mes mots…) de d’abord écouter et bien se représenter l’enseignement par la discrimination, le faire sien profondément par la rumination et la méditation, puis de le mettre en pratique. Cette mise en pratique dans la vie quotidienne m’apparaît comme le seul critère de validation. Je peux désirer par exemple rester présent au présent, mais seul le vécu concret et spontané me  montrera ou pas si je le vis .

Quelques remarques sommaires sur la physique contemporaine :

     La physique a connu au début du XXème siècle deux incroyables révolutions : la physique relativiste et la physique quantique. Elles ont totalement bouleversé notre manière occidentale de se représenter le monde, et parfois rejoint des connaissances spirituelles millénaires.

     La physique relativiste, dont le domaine est plutôt l’infiniment grand, nous montre entre autre que l’espace et le temps ne sont plus des contenants absolus de la matière, on parle d’espace/temps à quatre dimensions. Ils font désormais partie d’un continuum espace/temps/matière. La fameuse formule E=mc carré pose l’équivalence de la masse (symbole de la matière…) et de l’énergie. Le temps est relatif, il peut varier en lien avec la vitesse, cela est non perceptible dans notre vie quotidienne, mais avec des vitesses proches de celle de la lumière, cela devient très sensible. Notre univers est né d’un point infiniment petit et il est en expansion continue, il est en perpétuelles transformations. Il n’y a pas de centre à cet univers, chacun de ses points peut-être un centre d’où l’observer, et donc tout est relatif du point de vue d’un observateur donné.

     La physique quantique, dont le domaine est plutôt l’infiniment petit est encore plus troublante, on la dit contre intuitive tellement le monde quantique est différent de celui que nous révèle nos sens. L’univers des quantas est, apparemment en tout cas,  rempli de paradoxes. Une particule peut être à la fois  ondulatoire et  corpusculaire. On ne peut mesurer précisément à la fois sa position et sa vitesse. Elle se comporte parfois comme si l’espace et le temps n’existait pas. Elle peut « agir » de manière aléatoire et l’on parle alors de distribution statistique de ses valeurs mesurées. Parfois, plutôt que de particule on parle d’évènement. L’observation influe obligatoirement sur le système mesuré… Heisenberg dit de la physique quantique que « c’est comme si le sol s’était dérobé sous nos pieds. »

Quelques remarques  sur la spiritualité :

          Le chemin spirituel commence souvent par « hasard » et par ce que les japonais nomment un satori, et qui est comme une brusque projection dans une autre dimension perceptive. Plus de temps, une grande acuité de présence à soi et à l’environnement. Un  calme profond accompagné d’un sentiment d’élévation et d’être hors de son corps, d’où le terme occidentale d’extase (du grec « ékstasis » se tenir en dehors, être transporté)…

      Le voyage spirituel comporte ainsi de très nombreuses expériences parfois très surprenantes et déstabilisantes. Elles n’ont pas forcément de valeur en elles-mêmes, mais elles sont essentielles en  ce qu’elles amènent de compréhension. A l’instar des expériences scientifiques, elles permettent de valider des hypothèses (choses lues par ex…), d’entrevoir des choses totalement nouvelles, et parfois lors d’une prise de conscience radicale elles changent irrémédiablement notre manière de voir et vivre. Les expériences spirituelles ou mystiques n’ont de sens que référées et pensées dans un cadre théorique, d’où l’importance surtout au début des écrits spirituels et/ou d’un accompagnement par un ou des guides (vrai sens sanskrit du mot « guru »). Les connaissances ne prennent sens que par rapport à un référent (cf : http://lila-presence-nondualite.fr/autres-ecrits-spirituels/ ), un des buts but du cheminement spirituel est de transformer progressivement ce référent, ( on pourrait dire aussi ce conditionnement). La difficulté c’est qu’il est  largement inconscient, et  c’est un long travail de l’amener à la conscience et à se modifier.

     Outre ce travail de discrimination et de compréhension profonde, la boite à outils du voyageur spirituel comprend les méditations (http://lila-presence-nondualite.fr/quelques-notes-sur-les-meditations/ ) la contemplation, les chants, les mantras, la dévotion (http://lila-presence-nondualite.fr/notes-sur-la-devotion/ ),les prières…etc. Suivant les moments, chaque pratique peut amener sa pierre à l’édifice, et peu importe son origine culturelle, c’est la pratique opérative et la compréhension qui comptent.

     Pour l’anecdote, les écrits spirituels parlent depuis des millénaires de la danse des atomes, de la graine de sésame d’où est issu le monde, et  comme déjà vu de souffles donc d’énergies… Le voyage de se connaitre soi est aussi connaissance de la nature du monde.

 Une science de l’âme ?

          La spiritualité ne côtoie pas que la seule physique, elle côtoie aussi la psychologie et les neurosciences. Est-elle pour autant une science de l’âme ?

     Les neurosciences étudient le cerveau comme un objet externe et cherche à en comprendre ses mécanismes. Elles nous amènent plein d’informations passionnantes. Par exemple, que pour faire un choix il faut que notre cerveau neuronal soit connecté à notre cerveau émotionnel, ou que notre cerveau est le plus interconnecté pendant la méditation. Elles confirment qu’en méditant sur la compassion on se concentre sur l’aire cérébral de celle-ci.

     Les psychologies elles s’intéressent au sujet psychoaffectif et cognitif. Certes, elles observent leurs comportements depuis l’extérieur, mais dans une démarche clinique  elles s’intéressent à ce qu’il ressent et surtout à ce qu’il en dit. Elles accompagnent aussi le sujet dans une catharsis pour que grâce au revécu émotionnel et la mise en récit il se libère des traumas inconscients, véritables trous noirs qui en sous-main nous  soumettent  à leurs dictats. Passage obligé pour nombre d’entre nous pour se défaire des  refoulements de l’enfance, voire des scories des transmissions intergénérationnelles.

     La spiritualité telle que définie ici se tourne en nous  vers le connaissant, l’observateur, notamment par la méditation et la contemplation : simplement assis à être présent à soi-même, sans quête, sans but. C’est un long cheminement pour que le flux continu des pensées et des sentiments s’apaise de lui-même, voire s’estompe momentanément, laissant émerger les couches plus profondes de soi au fur et à mesure que l’observateur, en fait la pure conscience, se déprend de ses multiples identifications : au corps, à l’intellect, aux émotions… Dans ce cheminement, la conscience apprend de nombreuses choses sur elle-même, qu’elle est :  lumière très subtile,   constitutive et animatrice de toutes choses,  son sommet est aussi sa source,  l’âme individuelle est une illusion d’optique de son identification à un corps, celle qui relie le monde cristallisé  à l’inconnaissable béance originelle d’où tout surgit et retourne… En ce sens, on peut dire de la spiritualité qu’elle est une science/connaissance du connaissant en nous.

Le « moi » de la psychologie occidentale et « l’égo » de la spiritualité :

Il est une confusion courante, c’est celle de la notion occidentale de moi avec celle d’égo très présente dans le corpus spirituel. C’est une confusion très dommageable pour le parcours de connaissance de soi, car autant démasquer et travailler à l’extinction de l’égo est une bénédiction, autant se défaire du moi selon la conception occidentale serait une folie.

     Le moi c’est un contenant, une enveloppe, comme la membrane cytoplasmique de la cellule primitive qui a séparé la cellule de l’eau de mer tout en maintenant des échanges avec elle. Hildegarde de Bingen écrit magnifiquement « L’homme c’est la closure de Dieu. » L’homme est l’enveloppe qui à la fois sépare de Dieu (la conscience universelle) et permet de rester en relation avec lui, comme la petite cellule dans la mer. Comme la cellule primitive a enfermé  l’eau de la mer, l’homme  a enfermé Dieu en lui. Bien sûr, le moi humain est devenu une entité bien complexe, mais sa nature fondamentale n’a pas changé. Il est le lieu et le lien contenants de notre identité. J’y reviendrai.

     L’égo c’est tout autre chose. Il est une représentation et une idéologie du moi, certains l’appellent « la conscience moi je ». Il a une  utilité pour la conscience de soi (narcissisme nécessaire) et pour la défense du moi (protection contre les agressions des pulsions et de l’environnement, « le moi peau »…), mais il en fait trop et devient un véritable poison pour nos vies. Il s’arroge le titre de propriétaire et de chef de tout ce qui nous concerne. Il s’accoquine avec la mémoire, le passé, la peur légitime de la mort et la nécessaire pulsion de survie, pour nous tenir en esclavage. C’est un vrai tyran, un trou noir qui attire toute la lumière à lui et nous fait oublier notre véritable nature. C’est une vraie peste sur le chemin de la connaissance de soi. Il a plein de tours dans son sac pour nous faire renoncer, car il sait qu’il joue sa peau !..

      On ne  vainc pas l’égo en s’opposant à lui, mais en l’amenant à la lumière grâce à la connaissance de soi, et au dévoilement progressif des couches d’illusions qui nous enserrent. Le cheminement spirituel vise en fait à l’extinction de ce voile d’illusions qui nous cache à nous-même. L’égo est présent à tous les niveaux : égo du corps, égo de l’intellect, égo spirituel… C’est le pire : « Je veux être Dieu », au sens d’obtenir quelque chose !..

Science et spiritualité main dans la main ?

          « Science » vient du latin « scientia » qui veut dire connaissance, lui-même dérivé du verbe « scire », qui est la faculté mental de connaitre. Donc science c’est à la fois ce qui permet de connaitre et le fruit de cette activité : la connaissance. Le désir et la faculté de  connaitre soi et le monde sont ainsi dans les deux cas une science. C’est en occident, que progressivement science va prendre un sens spécifique tel que définit plus haut. Jusqu’à la Renaissance, la science/connaissance de l’être était première par rapport à toutes autres  sciences. La métaphysique primait sur la physique.

     La science occidentale, comme vu plus haut, part vers une connaissance extérieure avec une démarche spéculative et expérimentale, et on voit avec la physique quantique qu’à un moment donné elle retrouve l’observateur dans ses observations et ses équations. En réalité, toute connaissance est un rapport entre un connaissant et une chose à connaitre, et de ce fait est toujours relative. L’idée d’une connaissance objective absolue est un fantasme, cela reviendrait à éliminer le connaissant, et sans connaissant pas de connaissance. Toute connaissance est plus ou moins objective et subjective. La science occidentale tend simplement vers l’objectivité. En plus, elle repose  sur des axiomes non démontrés, elle doit arrêter le mouvement pour l’étudier et les montages expérimentaux influent toujours plus ou moins sur le résultat de l’expérimentation.

     La spiritualité part vers une connaissance intérieure, elle s’appuie sur les expériences internes et la spéculation. Outre sa direction, elle se différencie vraiment de la vision scientifique occidentale contemporaine sur la question de la conscience. Pour celle-ci, le monde est un processus matériel et la conscience est une résultante de ce processus. Pour autant, personne n’a le début d’une idée de ce qu’elle est, et aucun scientifique ne sait la créer ex nihilo. L’expérience/connaissance spirituelle révèle que la conscience, cette pure présence à soi , est présente dès le début de l’univers, et en permanence au coeur de toutes choses. Soyons clair, la conscience ordinaire de l’homme est un mélange très complexe de pur présence à soi, de pensées, de mémoire, de visions du monde…etc, seule la méditation/contemplation profonde met en présence de cette conscience universelle. En ce sens, la spiritualité part vers le dedans et l’intime, et pourtant au coeur de ce dedans elle retrouve de l’universel, la pure présence.

     On a tort d’opposer science occidentale et spiritualité qui ont eu chacune leurs heures de gloire, ce sont deux démarches de connaissance qui quand elles sont rigoureuses sont à mes yeux pertinentes. Les deux amènent des corpus de connaissances qui peuvent dialoguer entre eux et dans le respect mutuel s’interroger et se compléter. Leur vraie différence ne réside t’elle pas dans leur utilisation ? La science en alliance avec les technologies transforme plutôt le monde extérieur, la spiritualité transforme plutôt le chercheur lui-même.( Bien sûr, des chercheurs scientifiques sont transformés personnellement par leurs recherches.) Science occidentale et spiritualité ne sont-elles pas finalement les deux faces d’une même pièce, et nous humains aurions  grand intérêt à le découvrir, et à mettre en dialogue ces deux manières de connaître et faire sien, soi-même et le monde. Rabelais déjà nous prévenait en disant que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme. » car science et conscience sont comme ma main droite et ma main gauche, elles oeuvrent ensemble.

Au-delà de la science et de la spiritualité :

          La physique et la spiritualité ont en commun de chercher à remonter à l’origine des choses, origine du monde pour l’une, de la conscience pour l’autre. Et elles arrivent toutes les deux au même point, une infinitésimale graine de sésame d’où serait né, ou par où serait passé, notre univers, conscience comprise.

     La science progresse de manière asymptotique vers le « big bang » originel, la spiritualité vers la source de la conscience et de toutes choses. Pas plus la science que la connaissance spirituelle ne peuvent franchir ce point « zéro », au delà pas d’espace, pas de temps, pas de conscience/connaissance. Tout ce qui pourrait en être dit serait faux.

     Selon le sage indien Rangit Maharaj, le chercheur de lui-même « arrivé au point zéro doit faire un pas de plus ». Mais revenons un peu en arrière avec la conscience dans ses dernières étapes avant le point de bascule. Suivons la conscience en méditation profonde. Première étape : la conscience s’est désidentifiée du corps et du monde, elle se connait par elle-même comme conscience/connaissance. Etape suivante : elle est pure présence mais elle n’est plus connaissante d’elle-même. Dernière étape: elle est tellement concentrée qu’elle s’absorbe, et n’est même plus présence, le méditant et le monde ont disparus.

     Comme dit plus haut, le plus important dans les « expériences » spirituelles c’est la compréhension qu’elles amènent. Dans son parcours, le chercheur de lui-même va faire beaucoup de prises de conscience, chacun(e) a son propre parcours, mais il y a des points de passages obligés…. Il va découvrir/vivre : qu’il y a un autre champ de perception que celui communément admis,  que sa conscience est illimitée et que son corps/esprit n’est qu’un contenant de cette dernière, que cette conscience est le souffle qui anime toutes choses… Chemin faisant, le chercheur va ainsi s’unifier et réaliser qu’au niveau de l’être/conscience tout est Un, et c’est ce souffle/Un qui est maintenant sa véritable identité.

     Mais le voyage n’est pas fini. Si la conscience ne peut pas aller plus loin, elle a trouvé sa limite, la discrimination n’a pas fini son oeuvre. Le chercheur  comprend que ce Un est en fait trois : quelque chose connait, quelque chose est connu, et il en résulte une connaissance… Le véritable Un est au-delà de cette trinité, inconnu, inconnaissable… Et un jour, l’identification à la conscience lâche, alors le chercheur comprend/réalise instantanément qu’il est cet indicible au delà de toute connaissance possible, et cette compréhension là va elle aussi s’estomper … Comme dit le Zen, le chercheur est  « rentré à la maison… » et a retrouvé sa véritable nature, sa véritable identité.. et tout ce qu’il peut en dire est faux !..