Cueillir l’instant présent

Chronique du fond de l’air 25

Photo T.F.

« L’idiotie est l’essence de l’homme »
(Bill Watterson)

Enfant j’ai connu l’idiot(e) du village
Personnage souvent un peu « simplet »
En général plutôt gentil serviable
affectueux avec les animaux

Je vais retrouver l’idiot
beaucoup plus tard
dans la philosophie Zen
« L’idiot Zen… »

Les taoistes représentent
en général Lao Tseu
monté sur une bufflesse
et arborant un air idiot

Idiot le sage ?
En occident ne parle t-on pas
aussi d’idiot savant
et de docte ignorance  ?..

Le sage idiot
est un drôle d’idiot
Il a transcendé
toutes les connaissances

Pourtant il tient dans ses mains
toute la connaissance du monde
et il danse idiot
sur un sol d’inconnaissance

https://youtu.be/aKJvbTEnp0I?list=RDEMYUQ9j6kgclhY8QKTKvBHqQ

Musique de rue (Istambul)  Groupe reconnu maintenant :  « Light in Babylon »

Chronique du fond de l’air : 26

« Etre celui qui regarde sur le bord de la rivière,
et celui qui nage dans la rivière. »
(Lao Tseu)

Hans Hartung  (Exposition :  Musée d’art moderne de la ville de Paris )

Le boudhisme Mahayana parle
de « Maha mudra »
Le grand geste
Qu’est-ce que le grand geste ?

De l’au delà de tout monde
jaillit un friselis d’être/conscience
Pourquoi ?
Nul ne le saura jamais

Ce friselis grandit
Des univers immenses se déploient
tournoient dansent
et se résorbent

Le complètement réveillé
assiste au spectacle
A la fois ignorant
et émerveillé

Reste-t-il pour autant
simple témoin ?
Impavide en sa tunique
de sage ?

Homme
parmi les hommes
Il vit ce que  vivent
les hommes

Mais il sait
de toutes choses
l’éphémère
Vanité

https://youtube.com/watch?v=wLAXfkK-DPg%3Ffeature%3Doembed

Chronique du fond de l’air : 27

« Agissez en tout, mais dites que cela n’est pas vrai,
c’est le point important »
(Rangit Maharaj)

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Photo T. F.  (Grève en Bretagne)

Pour le réveillé
s’activer dans le monde
dormir, méditer
cela ne change rien

Le plus paradoxal
c’est que ne faisant rien
c’est là qu’il est
le plus actif

Complètement recueilli
laissant se dissoudre
les voiles
de la connaissance

Il laisse l’universelle source
et son eau de lumière
rayonner
spontanément

Il créé la vacuité
et les étincelles du monde
dansent à perdre
haleine

Alors les galets sont
des plumes de rêves
qui  sourient
à la brise

https://youtube.com/watch?v=JE8ReAAcZjU%3Ffeature%3Doembed

Chronique du fond de l’air : 28

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Photo : T.F.

« Dans les grands déserts, les hautes montagnes,
il existe un négoce étrange.
On peut troquer le tourbillon de la vie
contre l’infinie paix de l’âme. »
(Milarépa)

Une histoire tibétaine

Il était une fois, un homme qui vivait seul parmi les montagnes du Tibet. Il ne connaissait pas son père. Un jour, n’y tenant plus, il partit à sa recherche. Pendant de longues années, il escalada de hautes montagnes, descendit de profonds ravins, interrogea toute âme qui vive. Toujours aucune trace de son père.

Un jour depuis une cime, il aperçut en contre bas dans  un val frais et fleuri, une maison. Il se dit, renonçant momentanément à sa quête, qu’il allait faire un détour pour goûter ce lieu paisible, et s’y reposer un peu. Ce n’est qu’au dernier moment qu’il reconnut sa propre maison. Remis de sa surprise, il entra, et découvrit au fond de la grande pièce une porte qu’il n’avait jamais vue auparavant. Il l’ouvrit sans problème, pénétra dans la pièce, et trouva son père qui l’attendait.

« Dieu est plus loin derrière la porte » dit un proverbe arabe.
Dieu c’est à dire nous-même
pleinement nous-même
Père Fils et
Souffle

https://youtube.com/watch?v=d30EoPHuc4c%3Ffeature%3Doembed

Chronique du fond de l’air 29

« La pluie fait des claquettes. »(Nougaro)

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Photo de Serge Millet

Plic ploc plic ploc
Chante la pluie
sur la gouttière

Oh la belle musique
après trois mois
de sècheresse

Ploc plic ploc plic
Danse la pluie
sur la flaque

Voilà Dame nature
qui se goberge
d’ondées

La sève ragaillardie
s’écoule aussi
en mes veines

L’eau ruisselle
et mon sang s’épand
sans limites

L’averse crépite
Les pensées
s’estompent

L’onde
effleure le
silence

https://www.youtube.com/watch?v=wkAnau-XU80&ab_channel=Andr%C3%A9Laplante-Topic

Chronique du fond de l’air 30

« Partir ?
Où voulez-vous que j’aille ?

Je suis là »

(Ramana Maharshi)

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est 20190704_175347-768x1024.jpg.

Il est

Le corps/esprit
directement visible et sensible
Nuages multiples du ciel

Il est
L’être/conscience
à démasquer derrière les nuages
Bleu du ciel

Il est
la Réalité primordiale
quand tout à été lâché
Au delà de l’Au-delà

Le parfaitement réveillé
habite en conscience
les trois niveaux
qui pour lui sont Un

Membre à part entière
de sa famille
de sa tribu
de son univers

Il danse et chante
avec tou(te)s
Parfaitement en Paix
au coeur du coeur

Chronique du fond de l’air 31

« Le poème n’est accompli que s’il se fait chant. » (L. Senghor)

Selon certains préhistoriens
l’homme aurait chanté avant de parler
Le rythme et la mélodie auraient précédé 
le mot et le sens

Ainsi le chant
viendrait du corps
La pierre l’os le sang
se feraient complainte

Ainsi le chant
viendrait du coeur
Le vent la pluie l’émotion
se feraient Ballade

Ainsi le chant
viendrait de l’âme
Le friselis l’onde la caresse
se feraient Aria

Oh chant silencieux
en mon coeur
Danse feutrée
d’une neige éphémère

Chronique du fond de l’air 32

« La danse (…) c’est la vie elle-même »
(Henry Havelock Ellis)

« Une danse est un poème. »
(Diderot »)

La physique quantique nous apprend
que les particules subatomiques dansent
La physique que les atomes dansent
L’astrophysique que les astres, les galaxies les constellations dansent

De l’infiniment petit 
à l’infiniment grand
Ca danse tourbillonne en tous sens
L’univers  mouvement mouvement

Et les femmes les hommes
du vide et  quelques atomes
 Mais ça danse danse danse
dans le corps le coeur
l’âme

Danseu(se)r ne te contente pas
de suivre la musique et le rythme
Entre dans la danse
Deviens atome virevoltant

Ploie dans la brise avec le roseau
File aux cieux avec le nuage
Tournoie sur l’axe des pôles
Tourbillonne lumineux aux nuits d’encre

Au fond de son coeur
le sage a trouvé l’immobile paix
Sur ce socle dansent les mondes
Poussières diaprées sur la vacuité

Chronique du fond de l’air 33

« Plus léger qu’un bouchon
j’ai dansé sur les flots »

(Arthur Rimbaud)

Tout a l’ouest de l’Eurasie
sur les rivages de la mer d’Iroise
Il est une baie magique
la baie de Douarnenez

Elle miroite de mille et mille reflets
au gré des cieux et des nuages
au gré des vents
et des averses

De même dans la contemplation
l’âme miroite de mille et mille reflets
au gré des ombres du mental
qui voilent le soleil de l’Etre

Pour le très Réveillé
l’univers entier est un jeu de reflets
Miroitements infinis
sur la Réalité primordiale

Tout est oublié
y compris et surtout Soi-même
Reste un zéro
infiniment ouvert

Mille et mille reflets
sur la baie
Mille et mille reflets
sur le lac de mon coeur

Claude Debussy  « Arabesque N°1 »

                   

Chronique du fond de l’air 34

« La fleur ne rêve pas de l’abeille.
Elle fleurit et l’abeille vient. »
(Mark Nepo)

Fleurs mes mies végétales
autant de sourires en pétales

Parfois solo
dissimulée sous quelque mousse

Ou  bien quatuor
fièrement dans la haie 

Tout un orchestre monochrome
sur l’ arbre

Et puis au jardin
Quelle symphonie des milles

Fleurs compagnes
des sages

Myriades de coeurs
dans le vent et la pluie du monde

Battant la chamade
au soleil de l’Etre

N’attendant rien
que vivre et mourir

Que donner fruit
qui donnera graine

Qui donnera plante
qui donnera fleurs

Myriades de fleurs
dans le vent et la pluie du monde

Dans le vent la pluie le soleil
du terreau du coeur

Souriez mes mies
à l’infini

Musique !..

Chronique du fond de l’air 35

« Pour l’homme ordinaire tout est le monde,
pour le disciple tout est illusion,
pour le sage tout est la Réalité. »

(Siddharameshwar Maharaj)

Festart  Libourne

Le bébé nait
dans la pure conscience 
non identifiée
et un kaléidoscope de sensations

Au fil du temps
sa conscience va s’identifier
au corps et au mental
puis au monde

Sur le chemin
de la connaissance de soi
la discrimination et l’amour
abolissent ces identifications 

Alors pour le cheminant
lui- même et le monde
deviennent illusion
Brumes de rêves

S’il continue le voyage
la pure conscience elle-même
et sa source
deviennent illusion

Puis toute identification dissoute
plus de cheminant
plus de monde
plus d’illusion

« Je suis ce qu’aucun feu ne brûle,
pourtant je suis le figuier »
(Krischna)