« Dans les grands déserts, les hautes montagnes, il existe un négoce étrange. On peut troquer le tourbillon de la vie contre l’infinie paix de l’âme. » (Milarépa)
Une histoire tibétaine
Il était une fois, un homme qui vivait seul parmi les montagnes du Tibet. Il ne connaissait pas son père. Un jour, n’y tenant plus, il partit à sa recherche. Pendant de longues années, il escalada de hautes montagnes, descendit de profonds ravins, interrogea toute âme qui vive. Toujours aucune trace de son père.
Un jour depuis une cime, il aperçut en contre bas dans un val frais et fleuri, une maison. Il se dit, renonçant momentanément à sa quête, qu’il allait faire un détour pour goûter ce lieu paisible, et s’y reposer un peu. Ce n’est qu’au dernier moment qu’il reconnut sa propre maison. Remis de sa surprise, il entra, et découvrit au fond de la grande pièce une porte qu’il n’avait jamais vue auparavant. Il l’ouvrit sans problème, pénétra dans la pièce, et trouva son père qui l’attendait.
« Dieu est plus loin derrière la porte » dit un proverbe arabe. Dieu c’est à dire nous-même pleinement nous-même Père Fils et Souffle
« Partir ? Où voulez-vous que j’aille ? Je suis là »
(Ramana Maharshi)
Il est
Le corps/esprit directement visible et sensible Nuages multiples du ciel
Il est L’être/conscience à démasquer derrière les nuages Bleu du ciel
Il est la Réalité primordiale quand tout à été lâché Au delà de l’Au-delà
Le parfaitement réveillé habite en conscience les trois niveaux qui pour lui sont Un
Membre à part entière de sa famille de sa tribu de son univers
Il danse et chante avec tou(te)s Parfaitement en Paix au coeur du coeur
Chronique du fond de l’air 31
« Le poème n’est accompli que s’il se fait chant. » (L. Senghor)
Selon certains préhistoriens l’homme aurait chanté avant de parler Le rythme et la mélodie auraient précédé le mot et le sens
Ainsi le chant viendrait du corps La pierre l’os le sang se feraient complainte
Ainsi le chant viendrait du coeur Le vent la pluie l’émotion se feraient Ballade
Ainsi le chant viendrait de l’âme Le friselis l’onde la caresse se feraient Aria
Oh chant silencieux en mon coeur Danse feutrée d’une neige éphémère
Chronique du fond de l’air 32
« La danse (…) c’est la vie elle-même » (Henry Havelock Ellis)
« Une danse est un poème. » (Diderot »)
La physique quantique nous apprend que les particules subatomiques dansent La physique que les atomes dansent L’astrophysique que les astres, les galaxies les constellations dansent
De l’infiniment petit à l’infiniment grand Ca danse tourbillonne en tous sens L’univers mouvement mouvement
Et les femmes les hommes du vide et quelques atomes Mais ça danse danse danse dans le corps le coeur l’âme
Danseu(se)r ne te contente pas de suivre la musique et le rythme Entre dans la danse Deviens atome virevoltant
Ploie dans la brise avec le roseau File aux cieux avec le nuage Tournoie sur l’axe des pôles Tourbillonne lumineux aux nuits d’encre
Au fond de son coeur le sage a trouvé l’immobile paix Sur ce socle dansent les mondes Poussières diaprées sur la vacuité
Chronique du fond de l’air 33
« Plus léger qu’un bouchon j’ai dansé sur les flots »
(Arthur Rimbaud)
Tout a l’ouest de l’Eurasie sur les rivages de la mer d’Iroise Il est une baie magique la baie de Douarnenez
Elle miroite de mille et mille reflets au gré des cieux et des nuages au gré des vents et des averses
De même dans la contemplation l’âme miroite de mille et mille reflets au gré des ombres du mental qui voilent le soleil de l’Etre
Pour le très Réveillé l’univers entier est un jeu de reflets Miroitements infinis sur la Réalité primordiale
Tout est oublié y compris et surtout Soi-même Reste un zéro infiniment ouvert
Mille et mille reflets sur la baie Mille et mille reflets sur le lac de mon coeur
Claude Debussy « Arabesque N°1 »
Chronique du fond de l’air 34
« La fleur ne rêve pas de l’abeille. Elle fleurit et l’abeille vient. » (Mark Nepo)
Fleurs mes mies végétales autant de sourires en pétales
Parfois solo dissimulée sous quelque mousse
Ou bien quatuor fièrement dans la haie
Tout un orchestre monochrome sur l’ arbre
Et puis au jardin Quelle symphonie des milles
Fleurs compagnes des sages
Myriades de coeurs dans le vent et la pluie du monde
Battant la chamade au soleil de l’Etre
N’attendant rien que vivre et mourir
Que donner fruit qui donnera graine
Qui donnera plante qui donnera fleurs
Myriades de fleurs dans le vent et la pluie du monde
Dans le vent la pluie le soleil du terreau du coeur
Souriez mes mies à l’infini
Musique !..
Chronique du fond de l’air 35
« Pour l’homme ordinaire tout est le monde, pour le disciple tout est illusion, pour le sage tout est la Réalité. »
(Siddharameshwar Maharaj)
Festart Libourne
Le bébé nait dans la pure conscience non identifiée et un kaléidoscope de sensations
Au fil du temps sa conscience va s’identifier au corps et au mental puis au monde
Sur le chemin de la connaissance de soi la discrimination et l’amour abolissent ces identifications
Alors pour le cheminant lui- même et le monde deviennent illusion Brumes de rêves
S’il continue le voyage la pure conscience elle-même et sa source deviennent illusion
Puis toute identification dissoute plus de cheminant plus de monde plus d’illusion
« Je suis ce qu’aucun feu ne brûle, pourtant je suis le figuier » (Krischna)